Entrons dans la danse aux côtés de l’HÉLIX !

Suite à une première rencontre avec Professeur Yan, les élèves engagés dans le projet Tempo Focus ont pu faire la connaissance de Professeur Guiomar, capteuse de gestes à l’HÉLIX, et Professeur Fiona, capteuse de pas dans cette même institution. Toutes deux ont été missionnées par Professeur Thomas, capteur de mouvements en chef de l’école suisse,  afin de poursuivre à  travers la danse les investigations sur le temps perdu auprès de chacun des 16 groupes du projet.

Professeur Fiona Houez
Professeur Guiomar Campos

Fiona Houez comme Guiomar Campos sont danseuses. Installées en Finistère, la première est à la fois interprète et chorégraphe, très investie dans la question de l’aide aux réfugiés dont elle a dédié sa pièce Asmara, quand la seconde, chorégraphe d’origine madrilène, est impliquée dans le développement d’actions locales liant art et social. Chacune dispose d’une solide expérience dans l’animation d’ateliers auprès de publics divers.

Professeur Guiomar présentant aux enfants de l’école Jules Ferry de Poullaouen les expériences auxquelles ils vont prendre part.

Le contenu des ateliers danse menés par ces deux professeurs émérites comprend une série d’expériences élaborée avec Professeur Thomas. Celle-ci a été inspirée par les résultats émanant des recherches philosophiques collectives de Professeur Yan et des enfants.

Étape 1 : Commencer par un petit échauffement

Pour chaque atelier, Professeurs Fiona et Guiomar ont invité les enfants à s’approprier l’espace par une pratique de la marche mêlant accélérations, arrêts, ralentissements et retours en arrière comme autant de manières de jouer avec le temps. Ce temps d’échauffement s’est accompagné de mouvements de yoga afin d’être bien ancré dans le présent pour ainsi connecter le corps et l’esprit.

La salutation au soleil proposée en échauffement par Professeur Fiona aux collégiens de Louis Hémon à Pleyben.

Étape 2 : Arriver à une synchronisation des mouvements

Les élèves ont ensuite pu expérimenter ce que les professeurs ont appelé « l’inertie de groupe », c’est-à-dire une façon de se déplacer où il s’agit de synchroniser ses mouvements avec ceux des autres. L’objectif est ici de développer la notion de temps commun.

Étape 3 : Maîtriser le tempo

Afin de ressentir par le corps un découpage du temps régulier puis irrégulier, Professeurs Fiona et Guiomar ont proposé aux chercheurs en herbe d’aller au sol puis de remonter en un chiffre décroissant de temps – 8, 6, 4 puis 2 voire 1 pour les plus téméraires. Dans un second temps, se sont déroulées des expériences sur des bandes sons alternant bruitages réguliers et irréguliers où chacun devait se mouvoir en suivant ses différences de tempo. De manière générale, les enfants ont préféré le découpage irrégulier du temps, celui-ci impliquant une pause parfois plus longue dans la progression, interruption lors de laquelle il est possible de réfléchir. Par ailleurs, ce format crée une nouvelle impulsion lorsque le bruitage retentit, provoquant ainsi une surprise impliquant d’être dans une attente active.

Étape 4 : Expérimenter par le corps les temps de la nature et subjectif

Les élèves de Saint-Derrien mimant les sensations que leur évoquent l’hiver lors d’une expérience autour des quatre saisons.

Les enfants ont enchaîné leurs explorations corporelles du temps par une activité autour des quatre saisons. Les professeurs les ont encouragés à trouver des mouvements exprimant des caractéristiques  de chaque saison, puis de les danser en suivant des musiques évoquant telle ou telle période de l’année. Dans la même idée de ressentir le temps de la nature, chacun a pu imiter la croissance d’une graine jusqu’à devenir un arbre en 100 puis 200 secondes.

Les collégiens de Pleyben au rythme de croissance d’un arbre.

Le temps intime a ensuite fait l’objet d’une analyse à travers « l’expérience de la salle d’attente ». En effet, toutes et tous ont pu s’asseoir et reproduire, au son d’une musique, les gestes qu’ils font quand on ils sont dans une posture d’attente, ceux-ci traduisant souvent de l’impatience et de l’ennui.

Étape 5 : Construire une phrase dansée

Enfin, après toute cette série d’expériences et devant la grande implication de chacun, Professeurs Fiona et Guiomar ont suggéré aux élèves de constituer des petits groupes de manière à élaborer une phrase dansée commune. Celle-ci a été composée à partir de l’assemblage des mouvements que chaque enfant a créé. L’exercice, pratiqué par toutes les classes, fera le lien entre les deux ateliers danse suivis dans les établissements scolaires durant le projet. Répété en classe, la phrase sera également réexploitée lors du final de Tempo Focus le 10 juin prochain au Domaine de Trévarez.

Les enfants ont achevé l’atelier autour d’un échange avec l’une ou l’autre des chercheuses. Ces dernières ont noté scrupuleusement tous les ressentis et remarques des élèves de façon à rédiger un rapport pour Professeur Thomas. Est ressortie de ces discussions la sensation étrange, et pas toujours agréable car peu habituelle, qu’accompagne le ralentissement du rythme vécu par les enfants. Une élève de Landerneau a ainsi déclaré n’avoir « jamais été aussi lente de toute [sa] vie ». Assurant aux enfants de se retrouver très bientôt dans un endroit secret – le QG de l’HÉLIX, les danseuses ont pris congé de leurs hôtes à vitesse d’escargot !

Quelques images !

École Ferdinand Buisson – Landerneau
École Les Hirondelles – Tréogat
Collège Louis Hémon – Pleyben