PÉPÉ BERNIQUE

Pépé Bernique, c’est mon grand­-père, mort en 2015. À sa disparition, j’ai eu envie de parler de notre relation grand-père / petite­-fille, de ce lien qui m’a remplie, guidée, construite (…).

L’écriture a commencé très rapidement après sa mort. Elle s’est ensuite doucement transformée. J’ai convoqué mes souvenirs et j’ai brodé avec. J’ai écrit au long cours, en me laissant porter par mon imaginaire, sans trop me préoccuper encore de la forme théâtrale. Je suis allée collecter d’autres histoires de grands-­parents, et de petits-enfants ; chercher dans les souvenirs, en inventer d’autres, écrire à partir du réel, inventer une autre réalité.

PÉPÉ BERNIQUE est aujourd’hui un titre, un nom porté par un grand-­père qui n’est peut­-être pas tout à fait le mien.

C’est l’histoire d’une petite fille et de son grand-­père; de leur relation. On les découvre à différents moments de leur vie, de l’enfance à l’âge adulte. Elle grandit, lui vieillit. Les deux, d’une certaine manière, se construisent ensemble. Le récit est construit sur 4 scènes principales, qui sont représentées symboliquement par les 4 saisons. Chaque scène est un moment de rencontre et d’échanges. Chaque scène est l’instant où la petite fille se pose des questions auxquelles le grand-­père répond par le récit d’un conte, une histoire qu’il semble inventer.

C’est donc l’histoire des histoires qu’on raconte, au creux de l’oreille, dans un canapé, autour d’une table, en se baladant. Ces histoires qui fondent et consolident. Ces histoires qui construisent l’imaginaire, nécessaire à chacun. C’est aussi l’histoire du temps qui passe ; de la vie qui avance, des rides qui se creusent, des choses qui restent. C’est surtout l’histoire de rêves réalisés ; ceux qu’on a gamin et qui nous suivent toute la vie; cette envie de faire et d’y aller; c’est l’histoire d’une aventure…

Pour ce projet, je repars sur un travail sur table, un théâtre d’objet sur une petite scène, mais j’ai eu envie dès le début de faire un pas de côté en sollicitant l’illustratrice rennaise Agathe Halais. Elle sera avec moi sur le plateau. Je serai la voix de ses images; un duo narratif, entre images et mots. »

MARINA LE GUENNEC, collectif Les Becs Verseurs