GLOW !

Dans nos vies, où est passé l’enchantement ? Si un phénomène merveilleux se produisait sous nos yeux dans notre routine quotidienne, serions-nous capable de le voir ? D’en extraire la substance extra-ordinaire ? Pourrions-nous nous émerveiller ? Peut-on ré-enchanter le réel juste en changeant notre regard ?

C’est une question que nous abordons via un langage surréaliste, absurde et poétique.

Le point de départ est l’envie de fabriquer une ode à la fascination et à l’enchantement du quotidien, qui devient un acte subversif dans le contexte actuel qui consiste, selon nous, à regarder mais pas à voir.

Les enfants sont confrontés aux figures influenceur.euse/follower dès leur plus jeune âge. Pour eux il n’y a pas eu un « avant » : ces figures sont un modèle avec lequel ils se construisent. Mais quel est l’impact de ce modèle sur le développement psychologique et émotionnel des enfants ?

Nous avons l’impression que ces figures sont tellement fortes et désirables qu’elles anesthésient la perception des petites beautés du quotidien. L’enfant n’a plus besoin d’être réceptif à l’inattendu, il n’a qu’à prendre un téléphone en main et scroller à l’infini.

En choisissant ces personnages surréalistes, nous avons voulu ouvrir une porte dérobée de réflexion et de questionnement face à un duo incongru. Nous ne voulions pas aborder cette thématique frontalement en risquant de susciter une admiration qui reproduit des codes qu’ils maîtrisent et qu’ils côtoient depuis leur plus jeune âge.

Face à ces figures fortes, nous créons un duo : Alien et Caniche Royal.

Alien étant la figure de l’étranger, l’incarnation de l’altérité, l’inattendu qui crée le chaos dans la routine quotidienne. C’est cette créature informe qui va réussir à ouvrir le regard de Caniche Royal, lui qui est pourtant sidéré par les formes sculpturales de son idole.

Alien va susciter de l’intérêt chez Caniche Royal non pas en développant une gamme attractive d’artifices séduisants, mais simplement parce qu’Alien est un être qui cherche à communiquer, à se lier. C’est même son carburant : quand Alien touche un être, il luit. Cette lueur n’existe pas sans la présence de l’autre.

Nous avons à coeur de rendre au spectateur sa capacité à s’émerveiller en le déboussolant face à de petits événements inattendus, qui appartiennent pourtant au quotidien.

Dans une époque où les gens veulent, selon nous, toujours plus, toujours plus grand, toujours plus brillant, nous voulons attirer le regard sur les petites fenêtres de ravissement du réel, créer des interstices poétiques.